Moscou de notre correspondante
Le calme peine à revenir dans la petite ville de Kondopoga, dans le nord-ouest de la Russie, où ont eu lieu de violents affrontements entre Russes et Caucasiens ces derniers jours. Dans la nuit de mardi à mercredi, des inconnus ont tenté de mettre le feu à une école abritant plusieurs familles d'Asie centrale, ont indiqué les pompiers, qui ont réussi à prévenir l'incendie. Sur son site Internet, le Mouvement contre l'immigration illégale, un des groupes ultranationalistes les plus en vogue aujourd'hui en Russie, continuait hier l'agitation, déclarant que «quatre jeunes Russes ont été assassinés à Kondopoga par des bandits caucasiens» et appelant à la formation d'une milice d'anciens combattants russes en Tchétchénie pour y rétablir l'ordre.
Provocation. Le gouverneur de cette région de Carélie, membre de Russie unie, le parti du président Vladimir Poutine, a semblé aussi vouloir attiser les braises en s'en prenant unilatéralement aux Caucasiens de sa région : «La raison principale [des troubles, ndlr] est que des représentants d'un autre peuple se sont conduits de façon impertinente et provocatrice, ignorant la mentalité de notre peuple», a déclaré Sergueï Katanandov. Les Caucasiens auraient ainsi pris l'habitude «de ne pas faire la queue au contrôle technique» en cas d'accident de voiture, «montrant que tout leur est permis», a ainsi expliqué le gouverneur de Carélie dans une interview au quotidien Izvestia