Tous les bad guys ou prétendus tels, c'est-à-dire les leaders, ou du moins les représentants, des pays considérés comme «l'axe du mal» par l'administration Bush, seront là. Les dirigeants des 116 Etats membres du mouvement des non-alignés, dont quelques-uns des opposants les plus virulents aux Etats-Unis, se réunissent, cette semaine, à La Havane. Les présidents de l'Iran et de la Syrie ont annoncé leur venue dans la capitale cubaine, tandis que la Corée du Nord, autre bête noire de Washington, devrait être représentée par une délégation de haut rang. Ennemi emblématique des Etats-Unis, Fidel Castro, diminué par des problèmes de santé, ne devrait pas être en mesure de présider le sommet. Le chef de l'Etat cubain, qui a délégué provisoirement, à 80 ans, ses pouvoirs à son frère Raul, présidera tout de même, vendredi, le dîner de gala offert à ses hôtes.
L'île au régime communiste doit succéder cette semaine à la Malaisie pour présider durant trois ans le mouvement des non-alignés, créé en 1961 par les principaux chefs des pays du tiers-monde. Le président vénézuélien Hugo Chávez, considéré comme le principal héritier politique du «líder máximo», compte bien transformer ce XIVe Sommet du mouvement des non-alignés en une tribune antiaméricaine. Les non-alignés, qui représentent plus des deux tiers des Etats-membres de l'ONU, devraient par ailleurs apporter leur soutien à Téhéran, engagé dans un conflit avec la communauté internationale qui souhaite l'abandon de ses