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Libération
Interview

«Les gens sont affamés et se radicalisent»

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publié le 13 septembre 2006 à 23h16

Gaza envoyé spécial

Le 12 septembre 2005, Israël évacuait ses troupes et les colonies juives de la bande de Gaza. Au premier anniversaire de ce retrait unilatéral, John Ging, le directeur des opérations de l'agence des Nations unies pour le secours aux réfugiés de Palestine (Unrwa), dresse le bilan humanitaire de ces douze mois pour Libération.

Quelle est la situation humanitaire à Gaza ?

Un an après le désengagement israélien, toutes les attentes alors suscitées par cette opportunité se sont évaporées, au point que l'on peine à se souvenir des espoirs de décollage économique et de relance du processus de paix. La réalité, c'est que 100 000 personnes supplémentaires dépendent aujourd'hui de notre programme de distribution de nourriture par rapport à l'an passé. Voilà un exemple du degré de pauvreté qui sévit à Gaza. L'Unrwa doit fournir les moyens élémentaires de subsistance à 830 000 réfugiés, quand le Programme alimentaire mondial soutient 280 000 résidents originaires de la bande de Gaza qui ne peuvent pas bénéficier de nos aides. Au total, les Nations unies nourrissent plus d'1,1 million de Palestiniens à Gaza, sur une population d'1,3 million.

Comment expliquer une telle paupérisation en si peu de temps ?

La situation a empiré de façon dramatique depuis que la communauté internationale a coupé ses aides financières aux territoires palestiniens, en février, à la suite de la formation d'un gouvernement du Hamas. L'argent en circulation à Gaza s'est alors tari. Le budget