Gaza envoyé spécial
Jamais article de presse n'aura fait autant de bruit dans le microcosme politique palestinien. La tribune de Ghazi Hamad intitulée «Gaza est contrôlée par des bandits» reste au centre de toute discussion, de chaque débat. Deux semaines après sa publication sur un site Internet, l'analyse au vitriol de ce journaliste au caractère bien trempé nourrit encore d'innombrables controverses sur les forums électroniques. L'ancien rédacteur en chef du magazine Rissala, revue théorique très proche du mouvement islamiste, ne ménage pas ses critiques. «Marchant dans les rues de Gaza, je m'oblige à fermer les yeux pour ne plus voir l'inimaginable chaos qui y règne, l'indifférence des policiers devant ces jeunes garçons en armes qui paradent avec fierté et ces familles en deuil qui reçoivent des condoléances pour un proche tué au milieu de la rue.» La charge est rude. «Gaza souffre sous le joug de l'anarchie et le sabre des bandits», poursuit Ghazi Hamad, semblant oublier qu'il a lâché sa profession d'éditorialiste depuis déjà neuf mois, pour devenir le porte-parole du gouvernement du Hamas et la voix officielle de son Premier ministre, Ismaïl Haniyeh.
Faiblesses. «Je voulais juste attirer l'attention de notre peuple sur le fait que nous souffrions de l'accumulation d'une multitude d'erreurs commises par tous les partis, toutes les factions, jure-t-il sans jamais se départir d'un grand sourire. Et afin de pouvoir repartir du bon pied