Mexico de notre correspondante
«Viva México !» Ce soir à 23 heures, dans toutes les villes du Mexique, ce cri va résonner en souvenir de l'appel du curé Miguel Hidalgo qui, en 1810, déclencha la guerre d'indépendance contre l'Espagne. Dans la capitale, cette année, il devrait retentir «en stéréo» sur le Zócalo, la grande place de la capitale. Andrés Manuel López Obrador, le candidat de gauche à la présidentielle du 2 juillet qui conteste le résultat de l'élection, a décidé d'y aller de son «grito» du haut de l'estrade plantée depuis plus d'un mois sur la place, envahie par ses sympathisants. Pour concurrencer le «cri» officiel, qui sera lancé juste derrière par le président de la République sortant, Vicente Fox, depuis le balcon du palais présidentiel.
Drapeaux. Septembre est, au Mexique, le «mois de la patrie», prétexte à la liesse populaire. Depuis plusieurs jours, les drapeaux mexicains sont partout : aux fenêtres, sur les façades, les taxis, les autobus. Mais l'heure est plutôt à la confrontation. López Obrador refuse toujours de reconnaître la victoire de son adversaire, le conservateur Felipe Calderón, du PAN (Parti d'action nationale) de Vicente Fox. Victoire confirmée il y a dix jours par le Tribunal fédéral électoral, au terme d'une décision «définitive» et désormais sans appel. Suivi par des milliers de sympathisants qui ont bloqué durant des semaines la grande artère de Mexico, l'avenue de la Reforma, et déployé des tentes sur le Zócalo, López Obrador