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Libération

Mohammed VI dynamite ses services de sécurité

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publié le 15 septembre 2006 à 23h18

Inefficacité dans la lutte antiterroriste menée depuis les attentats sanglants de Casablanca en 2003 et complicité dans le trafic de drogue... Le roi Mohammed VI, qui semble vouloir prendre ces deux problèmes à bras le corps, s'est lancé dans un sérieux ménage au sein des appareils sécuritaires. Si, dès fin août, le chef des services de renseignements militaires, le général Belbachir, était démis de ses fonctions, c'est le limogeage, mercredi, du général Hamidou Laânigri qui a eu l'effet d'un coup de tonnerre. A 63 ans, le directeur général du DGSN (Direction générale de la sécurité nationale) était considéré comme le Monsieur Sécurité du royaume. Et comme un bon connaisseur des affaires extérieures pour avoir été, pendant des années, le numéro 2 de la DGED, le service d'espionnage marocain. Sa nomination à un poste de second rang ­ inspecteur général des Forces auxiliaires ­ ne laisse aucun doute quant à la volonté du roi de l'écarter. Si des ONG marocaines l'ont souvent accusé de «dérives sécuritaires», ce n'est pas là qu'il faut chercher les raisons de son étoile qui pâlissait depuis déjà quelques mois.

Infiltration. Les ratés de la lutte antiterroriste y ont en revanche largement contribué. Le démantèlement fin août d'une cellule terroriste de 56 membres nommée Ansar el-Mehdi ­ qui projetait de multiplier les attentats contre des installations de l'Etat et différentes personnalités au Maroc ­ a créé de sérieux remous. Car ce réseau avait recruté neuf membres au moi