Demandes d'excuses, de rétractations ou de clarifications ont continué vendredi de parvenir du monde musulman, trois jours après les déclarations du pape Benoît XVI, jugées insultantes pour l'islam. Le parlement pakistanais a adopté une résolution demandant au pape de «retirer ses propos dans l'intérêt de l'harmonie entre religions». En Inde, la commission nationale pour les minorités a jugé que les propos du pape sonnaient comme un appel aux «Croisades du Moyen-Âge».
Pour Libération.fr, Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon, regrette que Benoît XVI aille «plus dans le sens du choc des civilisations que dans celui de la connaissance». Entretien.Comment réagissez-vous au discours prononcé mardi par le pape, établissant un lien entre islam et violence?
Si le pape, dont le rôle est de clarifier la situation entre l'islam et le christianisme, a voulu créer un choc psychologique, c'est réussi. En estimant que l'islam n'est pas une religion de paix, de tolérance et d'ouverture, il a ému les organisations musulmanes du monde entier. En temps que musulmans, nous sommes désormais en attente d'une clarification de ces propos.Êtes-vous surpris par ces déclarations?
Lorsque le cardinal Joseph Ratzinger est devenu pape, nous avons eu quelques inquiétudes car nous connaissions ses «relations» complexes avec l'islam avant son élection. Son entourage nous avait alors rassuré. Mais aujourd'hui, juste après les commémorations du 11-Septembre,
«Si le pape a voulu créer un choc psychologique, c'est réussi»
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par Ludovic BLECHER
publié le 15 septembre 2006 à 7h00
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