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Libération

Colombie : l'armée piégée par ses attentats

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Attribuée aux Farc, la récente série d'attaques serait une manipulation des militaires.
publié le 16 septembre 2006 à 23h19

Bogotá de notre correspondant

L'armée colombienne aurait monté des attentats contre ses propres combattants. C'est ce qui ressort de révélations du quotidien El Tiempo, selon lesquelles plusieurs attaques à la voiture piégée ­ dont l'une a causé la mort d'un civil et blessé 19 soldats ­ auraient été organisées depuis la fin du mois de juin par les services secrets militaires.

Investiture. Les faits avaient été attribués à une campagne de terreur de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, extrême gauche), à l'approche de l'investiture du président (de droite), Alvaro Uribe, qui a pris ses fonctions pour un second mandat le 7 août. Mais cette version officielle, a reconnu le général Montoya, le chef de l'armée de terre, «ne correspondait apparemment pas à la réalité».

Selon des écoutes téléphoniques, deux officiers auraient en fait coordonné, avec des indics de la guérilla, l'envoi à Bogotá de chargements d'explosifs. L'armée interceptait alors facilement ces livraisons, qu'elle présentait comme des tentatives attentats déjouées. Dans la capitale, les explosifs confisqués et les personnes impliquées apportaient la preuve, devant les caméras, de l'efficacité de l'armée, considérablement renforcée sous le premier mandat d'Alvaro Uribe. Même l'explosion meurtrière ­ une erreur de coordination ­ n'a pas découragé les barbouzes.

Pris de cours par les révélations, le président Alvaro Uribe a réuni ministres, juges et généraux pendant tout le week-