Le monde musulman clame, unanime, son indignation comme il y a six mois, lors de la publication de caricatures de Mahomet. Cette fois, la colère se concentre sur des propos du pape Benoît XVI, jugés insultants pour l'islam et le prophète. Les appels se multiplient pour obtenir des excuses, une rétractation ou au moins une clarification. C'était pourtant juste quelques mots dans une conférence donnée mardi en Allemagne sur les liens entre foi et raison. Le pape y avait cité les propos tenus par un empereur byzantin du XIVe siècle, Manuel II Paléologue, discutant avec un savant perse sur le jihad (la guerre sainte) et affirmant que Mahomet n'amenait rien de nouveau sinon «des choses mauvaises et inhumaines comme le droit de défendre par l'épée la foi qu'il prêchait».
«Amis». Le Vatican est pour le moins embarrassé. «Ce qui tient à coeur au pape est une claire et radicale réfutation de la motivation religieuse de la violence», a déclaré le père Federico Lombardi, nouveau directeur de la salle de presse, assurant que Benoît XVI «n'avait pas la moindre intention d'offenser la sensibilité des croyants musulmans». Le cardinal Paul Poupard, en charge du dialogue interreligieux, a appelé, dans une interview au Corriere della Sera, «les amis musulmans de bonne volonté» à lire le discours «dans son entier» avant de se prononcer. Le nouveau ministre des Affaires étrangères, le Français Mgr Mamberti, a rappelé que le dialogue entre les religions e