Mexico de notre correspondante
Depuis samedi, le Mexique a trois présidents de la République : Vicente Fox, dont le mandat s'achève le 1er décembre ; Felipe Calderón, élu le 2 juillet, qui lui succédera pour six ans et... Andrés Manuel López Obrador, désigné «président légitime» par des centaines de milliers de sympathisants lors d'une convention nationale sur la place principale de Mexico, le Zócalo.
Une situation burlesque et inédite, fruit de la résistance civile et pacifique suscitée par le leader de la gauche mexicaine, qui n'a cessé de dénoncer la fraude massive dont il a fait les frais lors du dernier suffrage universel. Son challenger, le conservateur Calderón, l'a battu de 233 000 voix (soit 0,6 % d'écart). «C'est un jour historique. La convention a aboli l'actuel régime de corruption et de privilèges. Nous allons oeuvrer pour une nouvelle république», a déclaré López Obrador en acceptant «la charge» que lui confiaient ses partisans. «C'est une réponse ferme et digne de la majorité des Mexicains à ceux qui les ont maintenus dans la pauvreté.»
La convention nationale, à laquelle, selon les organisateurs, 1,2 million de délégués venus de tout le pays s'étaient inscrits, ouvre une nouvelle étape du mouvement de résistance civile et pacifique. Oublié, le blocus de la principale artère de la ville et du Zócalo. Les campements ont été levés après 48 jours, notamment pour laisser passer le défilé militaire des fêtes de l'indépendance, samedi. Ils n