Tiraspol envoyée spéciale
Sur les routes de Transnistrie, petit ruban de terre qui s'est proclamé «république» autonome à l'est de la Moldavie, de grands panneaux publicitaires montrent des chars ou des champs de bataille et proclament : «Souvenons-nous, nous ne sommes pas la Moldavie.» A la télévision locale, ce sont sans cesse des images de la courte guerre qui a fait plus de 500 morts en 1992 et des tirades haineuses contre «le fascisme moldave». Les 500 000 habitants de la région, invités hier à redire par référendum oui à l'«indépendance», oui au rattachement à la Russie et non à la Moldavie, sont soumis à une intense propagande. «Je vote pour la Russie parce que la Moldavie nous torture trop. Elle nous soumet à un blocus économique !» explique ainsi Aliona, jeune employée moldave d'un salon de beauté de la «capitale» Tiraspol, répétant fidèlement les slogans officiels. Aliona a honte d'avouer son salaire «moins de 50 dollars par mois» , mais elle compte sur la Russie pour améliorer la situation : «La Russie, c'est ce que nous connaissons, nous y avons grandi, c'est notre patrie !»
38 euros de retraite et vieux passeport soviétique
Devant un HLM de Tiraspol, un modèle de bulletin de vote a été collé : rempli oui à la Russie, non à la Moldavie. Au pied des immeubles, Galina et Valentina, deux grands-mères ukrainiennes, énumèrent tout ce qu'elles ont reçu d'«aide humanitaire» de Moscou cette année : une bouteille d'hui