A la veille de se rendre à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies, Jacques Chirac a imprimé un double changement de cap à la position française à l'égard du dossier nucléaire iranien. Appelant les grandes puissances à renoncer à saisir le Conseil de sécurité pour imposer des sanctions, il les a aussi invitées à accepter que l'Iran ne renonce que «pendant la durée de la négociation» à l'enrichissement de l'uranium.
Escalade. Ces deux ouvertures, faites hier à l'occasion d'interviews à Europe 1 et CNN, éloignent Paris de la position de Washington, qui cherche à imposer des sanctions si Téhéran persiste dans son refus de se plier aux injonctions de la communauté internationale. Elles rapprochent la position française de celle de Moscou et Pékin, qui plaident pour une solution négociée. Jusqu'alors, la France, engagée côté européen avec la Grande-Bretagne et l'Allemagne pour empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire, voulait que la suspension de l'enrichissement d'uranium intervienne «avant» les négociations avec Téhéran, et qu'elle soit «permanente». Soit une position à mi-chemin de celles de Washington et de Moscou ou Pékin, qui traduisait une crainte d'une escalade américaine, voire d'une opération militaire que les Etats-Unis n'ont jamais écartée. Vacillante politique française : désormais, Paris propose que la suspension intervienne «pendant» les négociations. Et n'exclut pas que l'enrichissement puisse reprendre après. «