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Libération

En Hongrie, le cynisme du Premier ministre jette l'extrême droite dans la rue

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Plusieurs milliers de manifestants ont violemment attaqué la nuit dernière le siège de la télévision • Dans un enregistrement piraté, le chef du gouvernement a avoué avoir menti pour cacher un plan d'austérité •
Des manifestants, dont certains d\'extrême droite, ont affronté la police et pris d\'assaut le siège de la télévision publique hongroise dans la nuit de lundi à mardi à Budapest pour exiger la démission du Premier ministre, Ferenc Gyurcsany, qui a reconnu avoir menti sur son bilan pour remporter les élections d\'avril. /Photo prise le 19 septembre 2006/REUTERS/Karoly Arvai (Les manifestants ont réussi à investir le siège de la télévision. (REUTERS))
par Florence La Bruyère
publié le 19 septembre 2006 à 7h00

Des carcasses de voitures brûlées, des bancs arrachés et des poubelles renversées : c'est le spectacle qu'offrait la place de la Liberté à Budapest mardi matin, devant le siège de la télévision hongroise, après des affrontements entre policiers et manifestants qui ont fait plus d'une centaine de blessés.

Quelques milliers de manifestants d'extrême droite – deux à trois mille selon les médias  – s'étaient regroupés devant la télévision nationale hongroise lundi soir pour exiger la démission du premier ministre socialiste, Ferenc Gyurcsany. Ils ont pu pénétrer dans le bâtiment pour y lire une pétition alors qu'un feu se déclarait à l'intérieur des locaux. La police, apparemment dépassée par les événements, a cependant réussi à les en faire sortir vers quatre heures du matin, faisant usage de bombes lacrymogènes et de canons à eau.

A l'origine de la colère de ces protestataires, dont certains viennent du groupuscule ultranationaliste « Les 64 régions », une intervention du Premier ministre diffusée dimanche soir par la radio. Dans cet enregistrement réalisé en mai, qui n'était pas censé être rendu public, on entendait le chef de gouvernement s'exprimer devant les députés de son parti, peu après les élections législatives remportées par les socialistes. Avec le franc-parler qui le caractérise, Gyurcsany déclarait que le gouvernement n'avait fait « que des conneries » pendant les deux ans écoulés et avait « menti » aux électeurs en leur cachant son projet de pl