Berlin de notre correspondante
Une fois de plus, l'Allemagne de l'Est a montré que voter à l'extrême droite n'est plus un tabou. Le parti néonazi NPD a réalisé une percée aux élections régionales du Mecklembourg-Poméranie, dans le nord de l'ex-RDA, ainsi qu'aux municipales de Berlin qui se tenaient dimanche. Dans le Mecklembourg-Poméranie, dont la chancelière Angela Merkel est députée, le NPD a emporté 7,3 % des voix et aligne désormais six députés sur les bancs de l'hémicycle à Schwerin. Aux municipales de Berlin, ils ont franchi avec les Républicains (autre parti d'extrême droite) la barre des 3 % des votes qui leur ouvre l'accès au conseil municipal de cinq arrondissements, dont quatre à l'est de la capitale allemande. En revanche, le NPD n'a pas réussi à entrer au Parlement de la ville-Etat de Berlin.
Skinhead de base. L'extrême droite renforce son implantation en ex-RDA : le NPD avait fait une entrée fracassante au parlement régional de Saxe (9,2 %) en septembre 2004. Dimanche, le NPD a profité du faible taux de participation, du taux de chômage élevé à l'Est et de l'attrait exercé par le vote protestataire sur une partie de la jeunesse. La génération de ceux qui sont nés avec la réunification a grandi avec l'extrême droite. Les jeunes néonazis est-allemands avouent ouvertement leurs penchants politiques. Comme Fritz, un lycéen de Köpenick (est de Berlin) de 18 ans, qui n'a pourtant rien du skinhead de base. Après son bac, il veut se lancer dans des études de dentiste. So