Malmö de notre correspondante
A gauche, ses adversaires l'avaient sur-nommé «la savonnette». Une personne difficile à saisir, qui change d'opinion chaque fois qu'elle se trouve sous pression. Son rival, Göran Persson, préfère parler de «girouette». Le sens est le même. Fredrik Reinfeldt se targue d'incarner la nouveauté. Il a réussi à sauver son parti presque moribond et à conduire la droite suédoise à la victoire. Mais à quel prix ? Son revirement idéologique n'a échappé à personne. «Peut-on vraiment lui faire confiance ?», s'interrogeait en mai le magazine Fokus. Dimanche, 48,1 % des électeurs ont accordé leur voix à la coalition de droite, choisissant de faire de Reinfeldt le prochain Premier ministre suédois.
A 41 ans, il a réussi ce que personne n'avait accompli avant lui : décrocher la victoire dès sa première candidature. Et pousser à la retraite le social-démocrate Göran Persson, dont il a tout fait pour se démarquer. On décrit le Premier ministre sortant comme un homme hautain, arrogant, fatigué par dix ans de pouvoir. Reinfeldt joue sur la simplicité, offrant une image lisse de bon père de famille, discret et sans histoire, qui aime faire le ménage, s'occuper de ses trois enfants et lire des romans policiers.
Accuse. Economiste de formation, Reinfeldt s'engage en politique à l'université. Appartenant à la frange ultralibérale du Parti modéré, il entre au parlement à 26 ans. A l'époque, c'est un pourfendeur de l'Etat-providence. Il plaide en