Face au siège du gouvernement, mercredi matin, des Thaïlandais en polo jaune, la couleur du roi de Thaïlande, apportent des guirlandes de fleurs et des gâteaux traditionnels aux militaires en tenue de combat, en faction près d'une douzaine de blindés qui encerclent toujours le siège du gouvernement. Le coup d'Etat qui a renversé le gouvernement du Premier ministre élu, Thaksin Shinawatra, est accueilli avec soulagement par une grande partie de la population de Bangkok. «Je suis contente. C'était le désordre. Avec les militaires la situation sera plus calme», indique la gérante d'un petit restaurant dans un quartier est de Bangkok. «L'armée aurait dû faire cela depuis longtemps, car le gouvernement est vraiment trop corrompu», renchérit un vendeur de journaux. Ce n'est pas la première fois qu'un coup d'Etat est accueilli à bras ouverts par les Thaïlandais: lors du putsch de février 1991, la réaction avait été similaire. Bien que ce putsch, il y a quinze ans, a abouti à un bain de sang, l'armée garde parmi les Thaïlandais l'image d'une institution protectrice de la Nation et de la monarchie.La communauté internationale n'a pas le même regard. L'Union européenne et de nombreux pays – l'Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, les pays de l'Association des nations d'Asie du sud-est – ont condamné, avec plus ou moins de vivacité, le renversement du gouvernement. L'attitude des militaires est «inacceptable», a jugé Alexander Downer, le
A Bangkok, un coup d'Etat sans opposants
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A Thai woman and her son look at A tank outside Government House in Bangkok September 20, 2006. Thailand\'s army chief vowed on Wednesday to clean up the country\'s political landscape and return \"power to the people\" as soon as possible after a bloodless coup against Prime Minister Thaksin Shinawatra.REUTERS/Sukree Sukplang (THAILAND) (Mercredi à Bangkok, à proximité du siège du gouvernement. REUTERS)
par Arnaud DUBUS
publié le 20 septembre 2006 à 7h00
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