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Libération

Les militaires reprennent du service à Bangkok

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publié le 20 septembre 2006 à 23h22

Bangkok de notre correspondant

L'impensable est arrivé. Quinze ans après le dernier coup d'Etat militaire, les blindés sont de nouveau dans les rues de Bangkok, encerclant le siège du gouvernement civil et contrôlant les principaux carrefours, et les chants martiaux sont de retour sur les écrans de télévision. Bien que la situation soit restée confuse tard dans la soirée, tous les signes indiquaient que l'armée avait renversé le gouvernement civil dirigé par le richissime Thaksin Shinawatra, un ancien homme d'affaires qui avait pris la tête du gouvernement en 2001, au terme d'une victoire électorale triomphale. La loi martiale a été proclamée dans l'ensemble du pays. Une annonce télévisée dans la soirée indiquait qu'une commission dirigée par les chefs de la police et de l'armée contrôlait le pays et serait chargée d'assurer une réforme des institutions politiques.

Etat d'urgence. Le Premier ministre, qui se trouve à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies, a, semble-t-il, été pris de court. Il a tenté de réagir en décrétant l'état d'urgence, plaçant l'ensemble des pouvoirs sous son égide, et en destituant le chef de l'armée de terre, Sonthi Boonyaratklin. Réaction apparemment trop tardive. Thaksin n'exerce qu'un faible contrôle sur l'armée qui, dans sa grande majorité, est fidèle à Sonthi, un général des forces spéciales proche des conseillers du roi Bhumibol Adulyadej. Une source indiquait, hier soir, que des ordres avaient été donnés pour que Thaksin soit arrê