Perdante aux élections du printemps, la droite hongroise revient sur la scène politique à la faveur d'une gaffe magistrale du Premier ministre, Ferenc Gyurcsány, le chef d'une gauche qui poursuit une politique très libérale. Dans la nuit de lundi à mardi, entre 2 000 et 3 000 militants de droite et d'extrême droite ont manifesté devant la télévision hongroise en demandant sa démission. Une centaine d'entre eux, des hooligans et des jeunes du groupuscule nationaliste 64-Régions, nostalgique de la Grande Hongrie d'avant 1914, ont pénétré de force dans le bâtiment de la télévision MTV vers 1 heure du matin pour lire une pétition. Ils ont incendié des bureaux et ont finalement été évacués par la police vers 4 heures du matin, après des heurts qui ont fait 150 blessés.
Plan d'austérité. Ce sont les propos très crus de Ferenc Gyurcsány, captés par une radio lors d'un débat à huis clos de son parti, qui ont mis le feu aux poudres : «Personne en Europe n'a fait de pareilles conneries. Il est évident que nous avons menti tout au long de ces deux dernières années.» Le politicien a avoué avoir caché à ses électeurs le plan d'austérité qu'il concoctait. Or ces réformes sont les plus draconiennes que les Hongrois aient connues depuis 1990. «Pour les appliquer, un gouvernement a besoin d'autorité. Mais comment les gens peuvent-ils avoir confiance en quelqu'un qui avoue avec autant de cynisme avoir menti ?» observe Attila Mong, rédacteur en chef du magazine Manager. Pou