Menu
Libération

Shinzo Abe, plus de conservatisme et moins de charisme pour le Japon

Article réservé aux abonnés
Le futur Premier ministre nippon est un «faux jeune» • Il n'a pas le panache de son prédécesseur dont il devrait poursuivre la politique •
Chief Cabinet Secretary Shinzo Abe speaks at his first news conference after being elected president of the Liberal Democratic Party (LDP) at the headquarters of the LDP in Tokyo September 20, 2006. Abe, a conservative advocate of a more muscular Japanese foreign policy, was overwhelmingly elected ruling party leader on Wednesday, setting the stage for him to be chosen as prime minister next week. REUTERS/Toshiyuki Aizawa (JAPAN) (Shinzo Abe, élu sans surprise mercredi à la tête du Parti libéral démocrate, il doit être nommé Prem)
par Michel TEMMAN (correspondant à Tokyo)
publié le 20 septembre 2006 à 7h00

A droite toute ! Sans surprise, le Parti libéral démocrate (PLD), formation (pré)historique au pouvoir depuis 1955, a largement élu mercredi à sa tête (par 464 votes sur 703), pour trois ans, un de ses ténors les plus radicaux : le « faucon » Shinzo Abe, un politicien ultra conservateur, moins populiste que son prédécesseur Junichiro Koizumi, mais tout aussi nationaliste que lui. Sa nomination en tant que Premier ministre interviendra le 26 septembre.A 52 ans, Shinzo Abe a beau être le plus jeune premier ministre japonais jamais élu (le premier aussi né après la guerre), nombreux sont ceux, chez ses opposants, et parmi certains jeunes députés de son camp, à l'accuser de défendre « des idées de vieux.» En somme, d'être moins moderne et pragmatique que ne l'était le bouillant Koizumi. « Shinzo Abe a évolué dans le giron de Koizumi. C'est un homme sans envergure. Il n'y a rien à attendre de sa façon de gouverner», prédit Tadashi Inuzuka, jeune et brillant sénateur du parti Minshuto (opposition). Comme Koizumi, il alignera la diplomatie du Japon sur celle des seuls intérêts américains et d'un point de vue économique, défendra la même ligne, ultralibérale, que son prédécesseur. »

C'est dire si dans un Japon en transition, deuxième puissance économique dont les profits des entreprises explosent de nouveau, Shinzo Abe devra travailler dur pour gagner la faveur d'un électorat devenu très capricieux. Nombre d'experts, au Japon, estiment qu'il devra « faire du Koizumi. » Alor