Bruxelles (UE) de notre correspondant
Les Vingt-Cinq ne veulent pas se fâcher avec Ankara. Avant l'été, l'Union européenne semblait prête à suspendre, dès cet automne, les négociations d'adhésion de la Turquie si les ports et aéroports turcs restaient fermés aux navires et avions chypriotes. Le ton est désormais à l'apaisement. Bien que le gouvernement Erdogan fasse la sourde oreille, la Commission et les Etats membres cherchent une solution pour éviter une crise dont personne ne peut prévoir les conséquences, tout en «accroissant la pression sur la Turquie», comme on le dit à Bruxelles. L'UE est d'autant plus mal à l'aise qu'elle est largement responsable de la situation : en acceptant, en octobre 2005, d'ouvrir des négociations avec un pays qui ne reconnaît pas l'un de ses membres la république de Chypre, le nord de l'île est occupé par l'armée turque depuis 1974 , elle a laissé Ankara maître du jeu.
Engagement. En juillet 2005, Ankara et Bruxelles ont conclu un protocole étendant aux dix nouveaux Etats membres l'accord d'union douanière de 1995, qui permet à la Turquie de bénéficier d'éléments du marché intérieur européen, dont la libre circulation. A cette occasion, le gouvernement turc a accepté que Chypre ait enfin accès à ses ports et aéroports, en précisant que cela ne valait pas reconnaissance de la partie sud de l'île. Mais, en dépit de cet engagement signé, rien n'a changé. Et, à quelques mois des élections, il est douteux que le gouvernement turc fasse l