Bangkok de notre correspondant
Face au palais gouvernemental, des Thaïlandais en polo jaune la couleur du roi apportent des guirlandes de fleurs et des gâteaux traditionnels aux militaires en faction qui encerclent toujours le siège du gouvernement. Le coup d'Etat qui a renversé mardi le cabinet du Premier ministre élu, Thaksin Shinawatra, est accueilli avec soulagement par une grande partie de la population de Bangkok. «Je suis contente : c'était le désordre. Avec les militaires, la situation sera plus calme», indique la gérante d'un petit restaurant dans un quartier est de Bangkok. «L'armée aurait dû faire cela depuis longtemps, car le gouvernement est vraiment trop corrompu», renchérit un vendeur de journaux. Ce n'est pas la première fois qu'un coup d'Etat est accueilli à bras ouverts par les Thaïlandais : lors du putsch de février 1991, la réaction avait été similaire. Ce coup d'Etat d'il y a quinze ans avait abouti à un bain de sang. Mais l'armée garde pour la population l'image d'une institution protectrice de la nation et de la monarchie deux des trois piliers, avec le bouddhisme, du credo nationaliste thaïlandais.
«Inacceptable». La communauté internationale n'a pas le même regard. L'Union européenne et de nombreux pays l'Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, les pays de l'Association des nations du Sud-Est asiatique ont condamné le renversement du gouvernement de Thaksin Shinawatra. L'attitude des militaires est jugée «inacceptabl