São Paulo de notre correspondante
Le Brésil ne parle déjà plus que d'un Watergate version locale. A l'approche de la présidentielle du 1er octobre, un nouveau scandale éclabousse le président Lula, candidat à sa propre succession et, jusqu'à présent, donné gagnant dès le premier tour.
Ecarté. Déjà épinglée, l'an dernier, dans une affaire d'achat de voix et de financement illégal, sa formation, le Parti des travailleurs (PT), est maintenant accusée d'avoir tenté d'acheter un dossier censé être compromettant pour José Serra, candidat de l'opposition au poste de gouverneur de l'Etat de São Paulo. Serra est en tête des sondages, loin devant le candidat local du PT, Aloizio Mercadante. Mercredi, le chef de l'Etat a écarté le président du parti, Ricardo Berzoini, de la direction de sa campagne électorale. Il le soupçonne d'être impliqué dans l'affaire.
Tout a commencé le 15 septembre à São Paulo. Ce jour-là, deux hommes, dont un membre du PT, étaient arrêtés en possession de 1,7 million de reais (environ 620 000 euros).
L'un d'eux, Gedimar Passos, a déclaré à la police avoir été chargé par la direction du PT d'acheter une vidéo, un DVD et des photos mouillant Serra dans une affaire de corruption.
Le «vendeur», lui aussi arrêté, est Luiz Antonio Vedoin, patron de l'entreprise qui fournissait à des mairies des ambulances surfacturées, avec la connivence de députés de tous bords et de fonctionnaires du ministère de la Santé portefeuille dont Serra fut titulaire sous l'ex-gouvernement. L