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Libération

Restriction des libertés publiques en Thaïlande

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Les réunions et activités politiques sont suspendues et les médias sous contrôle.
publié le 22 septembre 2006 à 23h24

Bangkok de notre correspondant

A la sortie d'une rencontre avec les chefs de la junte qui a pris le pouvoir à Bangkok, un diplomate occidental se dit déçu : «Ils peuvent peut-être faire illusion devant une partie du public thaïlandais, mais ne sont visiblement pas du tout préparés à répondre à des questions de diplomates.» A la question de savoir pourquoi les généraux ont ainsi interrompu la marche vers les élections prévues en novembre, le général Sonthi Boonyaratglin, chef de la junte, a simplement rétorqué que «la démocratie sous Thaksin [le Premier ministre déchu, ndlr] n'était pas réelle». Une réponse qui a laissé les 46 ambassadeurs présents sur leur faim.

Les généraux, qui ont renversé le gouvernement élu, sont surpris par l'ampleur de la condamnation du coup d'Etat par de nombreux pays de la communauté internationale. Durcissant leur première réaction, les Etats-Unis, par la voix du porte-parole du département d'Etat Tom Casey ont considéré que le coup n'avait «aucune justification» et constituait «un pas en arrière pour la démocratie». L'état-major thaïlandais était persuadé qu'un consensus existait au sein des chancelleries pour estimer que la dérive du régime Thaksin était allée trop loin.

Une série de mesures de restrictions des libertés publiques, annoncée hier, risque de renforcer les doutes de la communauté internationale. Les réunions et les activités des partis politiques sont ainsi suspendues. Des contrôles sur certains média