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Libération
Interview

«Il n'y a jamais eu autant de corruption»

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publié le 23 septembre 2006 à 23h25

A São Paulo

Geraldo Alckmin est le principal adversaire du président sortant Lula au scrutin présidentiel du 1er octobre. Membre du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), formation de l'ex-président Fernando Henrique Cardoso, il est crédité dans les sondages de 29 % des intentions de vote, contre 50 % pour le chef de l'Etat, donné gagnant au premier tour. Geraldo Alckmin a gouverné jusqu'en mars l'Etat de São Paulo, le plus riche du Brésil.

Quel est selon vous le bilan de Lula ?

Il est très mauvais. L'an dernier, la croissance économique du Brésil (2,3 %) a été la plus basse d'Amérique latine après celle d'Haïti. Les entreprises souffrent de la pression fiscale, qui n'a jamais été aussi élevée. Il y a 2,4 millions de chômeurs rien que dans les six principales capitales d'Etat et leurs environs, selon une récente étude du gouvernement. Et l'agriculture traverse sa crise la plus grave en quarante ans. Dans le seul Etat du Mato Grosso, la baisse de la production de soja va provoquer la suppression de 114 000 emplois directs et indirects.

En matière de lutte contre la pauvreté, le Président s'est en fait contenté de rassembler les programmes sociaux qui existaient déjà. Il les a rebaptisés en faisant beaucoup de publicité autour. Si j'arrive au pouvoir, ces programmes toucheront plus de gens, leur mise en oeuvre sera mieux contrôlée, et ils seront accompagnés d'un plan de développement. La croissance sera ma priorité. Pour l'accélérer à plus de 6 % par an, je propose entr