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Interview

Abdelwahab Meddeb: «L'islamisme est la maladie de l'islam, mais les germes sont dans le texte»

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L'écrivain et universitaire tunisien Abdelwahab Meddeb est mort ce jeudi. En 2006, il revenait, pour «Libération», sur les différentes interprétations du Coran et l'intégrisme d'aujourd'hui.
Abdelwahab Meddeb en 2011. (Photo Flickr cc-by-sa.)
publié le 23 septembre 2006 à 23h24
(mis à jour le 6 novembre 2014 à 11h17)

L'écrivain et universitaire tunisien Abdelwahab Meddeb est de mort ce jeudi. En septembre 2006, Libération l'avait interviewé, après les propos du pape Benoît XVI, qui avait cité un texte médiéval établissant un lien entre l'islam et la violence. Abdelwahab Meddeb s'était aussi exprimé à plusieurs reprises dans nos pages lors de la révolution tunisienne de 2011.

Abdelwahab Meddeb se dit prêt à jouer le rôle d'un Voltaire arabe. Né en 1946 à Tunis, il enseigne la littérature comparée à l'université Paris-X-Nanterre. Ecrivain et poète, il revisite inlassablement l'islam, ressuscite la richesse de ses premiers débats et met ses dogmes à l'épreuve pour mieux combattre le simplisme de ses trop nombreux séides. Contre-Prêches, son dernier ouvrage (Le Seuil) inspiré de ses chroniques dominicales sur Radio Tanger Medi 1, voyage à travers un Orient compliqué et son double, l'Occident, se veut une réponse à tous les fanatismes.

Avez-vous été surpris par l'ampleur de la protestation suscitée les propos du pape sur islam et violence ?

Oui et non. Non, je ne comprends pas pourquoi ils ont suscité une telle réaction et, en même temps, on a l'impression que l'on est désormais face à un schème dramaturgique bien établi qui correspond parfaitement à ce que recherchent les médias, avec du spectaculaire et de l'histoire dans le spectaculaire. Ce qui s'est passé dans ce cas précis est très grave. On est en face d'un discours académiqu