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Libération

Le Hezbollah veut récolter les fruits de sa «victoire divine»

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publié le 23 septembre 2006 à 23h25

Beyrouth envoyé spécial

La «victoire divine». Quarante jours après la fin de la «guerre des 34 jours», le Hezbollah a fêté vendredi, devant plusieurs centaines de milliers de supporteurs, dont certains venus à pied depuis le sud du pays, sa victoire contre Israël. Une démonstration de force sans précédent étayée par la première apparition publique de son chef charismatique, Hassan Nasrallah, qui vit dans la clandestinité totale à cause des menaces israéliennes.

Drôle de victoire pensent pourtant nombre de Libanais : certes Israël a subi un revers militaire, mais le Liban a payé le prix fort : 1 200 morts, 145 ponts, 15 000 habitations, 3,5 milliards de dollars, sans compter les pertes indirectes. Mais, remettre aujourd'hui en cause le dogme de la «victoire divine» revient à questionner le bien-fondé d'une guerre déclenchée unilatéralement et demander, tout à la fois, le désarmement du Hezbollah.

Inacceptable pour le Hezbollah, dont le bilan de la guerre est plus contrasté qu'il ne veut bien l'admettre. Auprès de la communauté chiite, particulièrement visée par les bombes d'Israël, il a incontestablement affermi son emprise, notamment en étant le seul à distribuer une aide d'urgence de 10 000 dollars aux sans-abri. «Les chiites ne se demandent pas si le Hezbollah a bien fait de déclencher la guerre, explique Amal Ghorayeb, enseignante à la Lebanese American University. Pour eux, Israël est une menace permanente, encore plus après cette guerre. Désarmer le