Pékin de notre correspondante
La Chine découvre en accéléré les maux communs de la planète. Depuis deux ans, le suicide est la principale cause de décès chez les jeunes entre 15 et 34 ans. Et un quart des étudiants, du moins à Pékin, souffrent de troubles dépressifs, selon une étude des services sanitaires publiée début septembre. «Un quart... au minimum ! s'exclame Fang Xin, 40 ans, directrice adjointe du centre d'aide psychologique de l'université Beida (Pékin). Ils sont tous stressés et anxieux. Je les comprends, la vie qu'on leur fait mener est impitoyable. Si j'avais grandi comme eux, je serais comme eux.» Dans son cabinet, au coeur de la plus ancienne et la plus prestigieuse université de la capitale, défilent des filles et des garçons au visage fermé. Ils disent s'ennuyer, rien ne les intéresserait, ni leurs études ni l'avenir. «Symptômes dépressifs», dit la psychothérapeute.
Résultats scolaires. L'enquête menée dans une université voisine a confirmé ce que Fang Xin constate depuis quelques années : la pression est devenue trop forte. La course à la performance, qui doit faire de chaque petit Chinois un premier de la classe, commence au jardin d'enfants. «Sport, musique, jeux, tout n'est que compétition», explique-t-elle. Une mère raconte qu'en allant inscrire son bébé à la crèche de son quartier, à Pékin, elle a vu des enfants de 18 mois appliqués à reconnaître les caractères que leur montraient les éducatrices. A l'école, ensuite, les élèv