Bogota de notre correspondant
Les familles de douze élus locaux enlevés par la guérilla colombienne ont reçu, dimanche à Cali, des preuves de vie de leurs proches, après de longs mois de silence. «Mon papa est vivant», répétait un enfant de 8 ans, qui n'a plus vu son père depuis avril 2002, date à laquelle les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, extrême gauche) ont enlevé le groupe de députés. Leur sort, comme celui d'Ingrid Betancourt, kidnappée deux mois avant, et de 45 autres otages politiques et prisonniers militaires, dépend d'une négociation entre la guérilla et le pouvoir, toujours au point mort.
«Notre santé se détériore», affirme sur la vidéo l'un des hommes politiques au visage fatigué. Le groupe, apparemment scindé en deux, semble vivre sur les hauteurs des Andes, historiquement sillonnées par la guérilla. Sur les images, parvenues à un fonctionnaire de la mairie de Cali, ils se succèdent pour adresser des messages personnels à leurs familles, se plaindre des longues marches auxquelles ils sont soumis, mais aussi exhorter le pouvoir et leurs ravisseurs à entamer un dialogue. «Ne cherchez pas à nous libérer par le feu», implore l'un d'eux, Juan Carlos Narváez.
Une tentative de libération armée, en mai 2003, avait abouti à la mort de 11 otages des Farc, probablement abattus par les guérilleros dans leur fuite. Aujourd'hui, les Farc exigent la démilitarisation de 800 km2, dans une cordillère proche de Cali, pour y négocier l'échange de