Oaxaca envoyée spéciale
Il n'y a pas de mariachis aux terrasses des cafés du Zócalo, la grande place d'Oaxaca, une des principales villes touristiques du Mexique, à 550 km au sud-est de Mexico. La ville s'est transformée depuis le 22 mai en une place forte aux mains des enseignants, rejoints par un mouvement civil de grande ampleur, l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (Appo). Partout, des sacs de sable, des pneus, des gravats, des plaques de tôle ondulée barrent les rues et principalement l'accès au Zócalo. Les graffitis ont envahi les murs : «Fuera Ulises Ruiz, rata» («Va-t'en, rat»), à l'intention du gouverneur de l'Etat, membre du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), bête noire du mouvement. Dimanche, la nouvelle de sa présence dans un restaurant du centre ville a provoqué de nouveaux affrontements violents entre les forces de l'ordre et les membres de l'Appo.
Dangerosité. Les touristes ont déserté Oaxaca. Les commerces ferment. Les enfants ne vont plus à l'école. Le secrétariat d'Etat américain déconseille à ses ressortissants de venir dans la région. L'ONU a placé la zone en catégorie 1 de dangerosité. A l'origine du mouvement, une simple revendication salariale du corps enseignant, comme l'explique Doroteo Caballero, instituteur : «Les maîtres sont payés selon la richesse de la région. Grâce au tourisme, la nôtre est classée en catégorie 3. Or, nous sommes payés comme en catégorie 2 : 42 pesos par jour (3 euros) contre 70 (5 euros) à Mexico. Au d