Berlin de notre correspondante
Wolfgang Schäuble se serait bien passé de l'incident. Le ministre de l'Intérieur chrétien-démocrate d'Angela Merkel a vivement regretté, hier, la déprogrammation d'un opéra de Mozart, Idoménée, annoncée lundi par le Deutsche Oper de Berlin. Dans l'une des scènes conçues par Hans Neuenfels, le roi de Crète, Idoménée, rapporte les têtes ensanglantées de Poséidon, Jésus, Bouddha et Mahomet, et les dépose sur des chaises. La direction de l'opéra craignait une nouvelle vague de violences, identique à celle qui avait suivi la publication des caricatures de Mahomet dans la presse danoise.
Ce nouvel exemple d'autocensure la chaîne ARD avait récemment déprogrammé le téléfilm Colère, mettant en scène la violence au sein d'une famille turque suscite un malaise en Allemagne, alors que s'ouvre aujourd'hui la conférence sur la communauté musulmane organisée par le ministre de l'Intérieur. Les cinq principales associations religieuses y seront représentées, aux côtés de personnalités telles que l'auteur Feridun Zaimoglu, l'avocate turque des droits des femmes Seyran Ates ou la sociologue Necla Kelek. C'est la première fois que le gouvernement tente officiellement de nouer le dialogue avec les quelque 3,5 millions de musulmans d'Allemagne, dont près de 2 millions de Turcs.
Le dialogue s'annonce ardu. Berlin ne sait comment appréhender une communauté à multiples facettes, dépourvue de représentation claire et unique, à la différence des autres co