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Libération

Francophonie mon amour en Roumanie

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Hôte du sommet, Bucarest entretient depuis toujours des liens avec la France et souhaite les consolider.
publié le 28 septembre 2006 à 23h28

Bucarest de notre correspondant

«Parrrrrrlez-vous français ?» L'affiche bigarrée scrute les Bucarestois du haut des immeubles, côtoyant les enseignes américaines de fast-foods d'une capitale entrée de plain-pied dans la mondialisation. Jadis appelé «le Petit Paris», Bucarest espère pendant quelques jours retrouver son âme francophone, à l'occasion d'un sommet qui réunira quelque 60 délégations officielles dans le gigantesque Palais du peuple de Nicolae Ceausescu, devenu Palais du Parlement roumain. «C'est la plus importante manifestation politique jamais organisée en Roumanie», affirme le Premier ministre Calin Tariceanu, qui rappelle que la Roumanie est le premier pays d'Europe, en dehors de la France, a organiser un sommet de la francophonie.

Influence. Le choix de Bucarest n'est pas un hasard. Les liens entre la Roumanie et la France ont toujours été très intenses. «Ilot de latinité dans un océan slave», la Roumanie s'est modernisée au XIXe siècle grâce à l'influence hexagonale. La Révolution française a inspiré les idéaux révolutionnaires roumains de 1848, Napoléon III fut l'un de ceux qui ont oeuvré à l'indépendance roumaine et, entre 1850 et 1950, des générations d'élites roumaines furent formées à Paris. «Si la Roumanie perd son français, mon pays restera sans mémoire», affirmait Alexandre Paleologu, figure marquante de la vie intellectuelle roumaine.

«Hélas, ces quinze dernières années, l'anglais est omniprésent en Roumanie, surtout pour l