Terezinha (Etat de Pernambouc) envoyée spéciale
«On survit grâce à Dieu et à lui», dit Maria. «Lui», c'est Lula. «Survivre» pour Maria, c'est enfin pouvoir donner trois repas quotidiens à ses huit enfants. Cela, grâce aux petits boulots de journalier agricole de son mari et de ses aînés, mais aussi à la «bourse famille», le principal programme social de Lula, une aide moyenne de 61 reais (22 euros) par mois qui touche désormais les 11,1 millions de foyers vivant officiellement sous le seuil de pauvreté (un quart de la population). «[Avec cette aide], Lula a dépassé tous mes espoirs», ajoute cette quadragénaire. Comme bien des Brésiliens pauvres, Maria a un téléviseur, «acheté à crédit». Mais pas de salle de bains, juste un cube de béton improvisé dans la cour, à côté duquel elle a posé des seaux d'eau.
A Terezinha, ville de 6 300 habitants où elle réside, il n'y a pas l'eau courante, et tout le monde n'a pas encore l'électricité, mais des panneaux signalent le programme d'électrification du gouvernement. Située dans l'arrière-pays semi-aride du Pernambouc, l'un des neuf Etats du Nordeste, Terezinha est l'une des villes les plus pauvres du Brésil. Les rues de la bourgade, bordées de maisons aux couleurs pastel, sont néanmoins asphaltées. Contrairement à Maria, Ivalda, qui ne travaille qu'un jour par semaine, n'arrive pas encore à nourrir ses deux enfants. «Mais, dit-elle, ça va mieux grâce à la bourse famille. Désormais, ils ont tous