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Libération

Immigration: Sarkozy joue les gros bras à Madrid

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Face à ses collègues européens, il a prôné l'«interdiction de toute régularisation massive».
publié le 30 septembre 2006 à 23h30

Madrid de notre correspondant

Nicolas Sarkozy a volé la vedette à ses alter ego d'Europe méridionale. En se prononçant pour «l'interdiction de toute régularisation massive» d'immigrants clandestins dans l'UE, le ministre français de l'Intérieur a accaparé l'attention médiatique. Vendredi, à Madrid, à l'occasion d'une réunion ministérielle en présence de huit pays du sud de l'Europe sur le thème de l'immigration, Sarkozy a souligné que «lorsqu'un pays régularise, il régularise pour lui mais aussi pour tous les autres pays de l'espace Schengen». Une critique à peine voilée à la légalisation, l'an dernier, de 600 000 clandestins par le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero, responsable, selon lui, d'un «effet d'appel» et des actuelles vagues d'Africains qui débarquent dans l'archipel espagnol des Canaries (environ 27 000 depuis le début de l'année).

Outre sa volonté prohibitionniste ­ même s'il n'a pas proposé de solution pour les 7 à 12 millions de sans-papiers résidant dans l'UE ­ Sarkozy a repris en substance les lignes d'actions que proposent les socialistes espagnols depuis début septembre : renforcer l'agence européenne des frontières Frontex (et lui attribuer pour 2007-2013 une bonne partie du 1,8 milliard d'euros prévus pour le contrôle de l'immigration), et développer la politique de rapatriements. Tout en rappelant le «drame humanitaire» aux Canaries, le ministre de l'Intérieur espagnol Alfredo Rubalcaba a invité à «agir au plus vit