Menu
Libération

La junte thaïlandaise confie le gouvernement à un général en retraite

Article réservé aux abonnés
La personnalité de Surayud Chulanont, qui a beaucoup lutté contre la corruption, rassure dans le pays mais inquiète les Etats-Unis.
publié le 2 octobre 2006 à 23h31

Bangkok de notre correspondant

Un général à la tête d'un gouvernement civil ? La décision du Conseil national de sécurité (la junte qui a renversé le gouvernement de Thaksin Shinawatra, le 19 septembre) de nommer Surayud Chulanont, un militaire à la retraite, Premier ministre du gouvernement provisoire, va probablement renforcer la méfiance de la communauté internationale. Les Etats-Unis ont déjà fait connaître leur irritation. «Surayud va devoir au moins contrer l'impression que [la junte] n'agit pas pour la défense de la démocratie thaïlandaise», a déclaré le porte-parole du département d'Etat quand le nom du général a circulé.

Mais en Thaïlande, beaucoup considèrent que Surayud Chulanont, 63 ans, qui a quitté le service actif il y a deux ans, est sans doute le meilleur candidat. «Mon impression est positive, même si je ne peux pas dire publiquement que je soutienne le choix d'un général pour mener la transition», indique un diplomate à Bangkok.

Surayud Chulanont, fils d'un maquisard du Parti communiste de Thaïlande mort en exil, a été le principal artisan de la dépolitisation des forces armées après la répression sanglante, par les militaires, des manifestations prodémocratiques à Bangkok, en mai 1992. Nommé à la tête de l'armée de terre en 1998, il avait lancé un programme de professionnalisation pour recentrer l'armée sur sa mission de protection de la sécurité. Partisan de la lutte contre la corruption, il avait réformé la procédure pour les achats d'