Le Caire de notre correspondante
C'est Gamal Moubarak, le fils du président égyptien et héritier présomptif du pouvoir, qui a lâché la bombe. A la stupeur générale, la semaine dernière lors du congrès annuel du parti national démocrate, la figure montante du parti au pouvoir a annoncé une relance du programme nucléaire civil égyptien. Un coup de théâtre dans un pays où la question est depuis longtemps taboue. Confirmée par la présidence égyptienne, la reprise du programme nucléaire semble être devenue, en l'espace de quelques jours, une priorité gouvernementale. Le conseil national pour l'énergie, réuni d'urgence après dix-huit ans d'inactivité, a confirmé la nécessité pour l'Egypte de se doter d'une source d'énergie alternative. Il s'agit officiellement de pallier l'accroissement des besoins énergétiques de la population. L'Egypte dispose déjà, à Inshas (60 km au nord du Caire), d'un centre de recherche nucléaire et de deux réacteurs civils, l'un fourni par la Russie en 1958 et l'autre acheté à l'Argentine en 1998, mais elle avait gelé tout programme de construction de centrales après la catastrophe de Tchernobyl, en 1986. Signataire du traité de non-prolifération des armes atomiques, elle milite pour un Moyen-Orient dénucléarisé. Une politique qui vise essentiellement Israël, le seul pays de la région à posséder l'arme atomique. «Il est inacceptable [de] fermer les yeux sur le danger que représente la menace nucléaire israélienne pour la stabilité et la sécurité du Proch