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Libération

Russie et Géorgie, frères ennemis à vie

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publié le 3 octobre 2006 à 23h32

Tbilissi correspondance

«Le message de la Géorgie à son voisin russe est le suivant : trop, c'est trop.» Ces paroles du président géorgien Mikhaïl Saakachvili ont accompagné hier l'annonce de la libération des officiers russes arrêtés mercredi dernier et accusés d'espionnage par Tbilissi. La crise qui oppose les deux pays depuis plusieurs années s'est envenimée. Evoquant l'arrestation des quatre officiers du renseignement militaire russe, le président Poutine n'a pas hésité à parler de «terrorisme d'Etat» et de «prise d'otages». Ulcérée par les piques répétées de son ancien satellite, la Russie l'asphyxie. Hier, toutes les communications aériennes, routières, maritimes et postales avec la Géorgie ont été coupées. Jeudi dernier, l'attribution de visas a été suspendue jusqu'à nouvel ordre. Et on voit déjà revenir à Tbilissi quelques immigrés dont le titre de séjour n'a pas été prolongé. Le président de la Douma a laissé entendre que le Parlement pourrait voter un projet de loi interdisant les transferts d'argent dans certains pays «en cas d'urgence». Or la manne financière provenant des émigrés géorgiens en Russie est essentielle au maintien d'une économie déjà affaiblie par les divers embargos sur le vin, l'eau et les produits agricoles décrétés par Moscou depuis le début de l'année. «La Russie est une grande puissance, et nous n'allons pas pardonner qu'on nous crache dessus [...]. La réponse aux actions provocatrices des autorités géorgienne ser