Les électeurs de Bosnie-Herzégovine (3,8 millions d'habitants) ont tourné le dos aux partis qui les ont conduits à la guerre et dirigés pendant le conflit (1992-1995), pour choisir des dirigeants d'allure plus moderne mais au discours tout aussi ethnique et radical. Le Musulman Haris Silajdzic, 61 ans, et le Serbe Nebojsa Radmanovic, 57 ans, sont sortis clairement vainqueurs du très complexe scrutin de dimanche et s'assiéront ensemble à la présidence collégiale tripartite, composée des représentants des trois communautés qui cohabitent tant bien que mal dans le pays (Musulmans, Serbes et Croates). Leader du Parti pour la Bosnie-Herzégovine (SBiH) et ex-chef du gouvernement, le premier s'est fait remarquer par son discours centralisateur, une position qui joue en faveur de sa communauté (la plus nombreuse, sans avoir la majorité absolue). Le deuxième, un nouveau venu issu de l'Union des sociaux-démocrates indépendants (SNSD), s'est au contraire déclaré prêt à défendre la Republika Srpska (RS), l'entité serbe issue des accords de Dayton, contre les centralisateurs et à déjouer leurs plans en organisant si nécessaire un référendum sur l'indépendance de cette région de quelque 1,5 million d'habitants. Il reste maintenant à voir si ces discours opposés étaient simplement électoralistes et si les deux hommes savent composer. Le siège croate est en revanche échu à un véritable modéré, le social-démocrate Zeljko Komsic, 42 ans. Elu par les électeurs de la Fédération croato-musulmane
De nouvelles têtes pour la Bosnie
Article réservé aux abonnés
publié le 4 octobre 2006 à 23h33
Dans la même rubrique