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Libération

L'hommage rendu à Brazza fait débat au Congo

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La décision d'inhumer l'explorateur blanc à Brazzaville est contestée.
publié le 4 octobre 2006 à 23h33

C'est une cérémonie particulière qui s'est déroulée hier à Brazzaville, capitale de la république du Congo. Un pays de l'ancien «pré carré» français a enterré en grande pompe son colonisateur, l'explorateur Pierre Savorgnan de Brazza, en présence du président Denis Sassou N'Guesso et du ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy. Quelques mois après la polémique sur les «bienfaits de la colonisation» et alors que la France est quotidiennement conspuée par les partisans de Laurent Gbagbo en Côte-d'Ivoire, voilà une célébration réconfortante pour la France.

Dernières volontés. Sassou N'Guesso explique avoir répondu à une demande de la famille de l'explorateur. Savorgnan de Brazza a planté le drapeau tricolore sur la rive droite du fleuve Congo en 1880, mais il est décédé et a été enterré en 1905 à Alger. Ses descendants disent avoir voulu satisfaire ses dernières volontés. Quel intérêt pour Sassou ? Un diplomate français estime que «le Congo est un pays divisé, à la recherche d'un ciment national». Alors va pour l'explorateur blanc qui a donné son nom à la capitale. Par la même occasion, Sassou se présente comme un «sage», ajoute ce diplomate, capable de réconcilier l'Afrique avec son histoire coloniale.

Brazza, il est vrai, est l'une des rares figures de la période coloniale qui ne prête guère à polémique. A la différence de l'Américain Stanley, dont la conquête du Congo belge fut parsemée de cadavres, Brazza est censé ne pas avoir ti