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Libération

Le «changement sismique» de l'IRA

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L'Armée républicaine irlandaise aurait renoncé au terrorisme pour la voie politique.
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publié le 5 octobre 2006 à 23h34

L'IRA est «désormais fermement engagée dans une stratégie politique, rejetant le terrorisme et les autres formes de crime» : qualifiée d'historique par Londres et Dublin, cette conclusion du dernier rapport remis hier par la Commission indépendante de surveillance (IMC) apporte un brin d'optimisme à une semaine de négociations cruciales, du 11 au 13 octobre, sur l'avenir de l'Irlande du Nord.

Selon les experts internationaux de l'IMC, dirigée par l'ancien directeur de la CIA, Dick Kerr, un retour au terrorisme de l'Armée républicaine irlandaise n'est plus une option «viable». Pour la première fois, ces experts assurent donc que l'armée clandestine considérée, il y a seulement trois ans, comme «le plus sophistiqué et le plus dangereux des groupes paramilitaires», n'est plus une menace. L'IRA, qui a commencé à détruire son arsenal en 2005, a «démantelé ses structures militaires, y compris son quartier général, les services responsables de l'approvisionnement en armes, de l'ingénierie (fabrication d'engins explosifs) et de l'entraînement» des militants.

A Londres, Peter Hain, le ministre à l'Irlande du Nord, a salué un «changement irréversible et sismique». A Dublin, le Premier ministre Bertie Ahern veut croire, lui aussi, à un tournant «radical». Reste maintenant à voir la réaction du principal parti protestant, le DUP du révérend Ian Paisley. Protestants et catholiques ont jusqu'au 24 novembre pour s'entendre sur un partage du pouvoir.