Genève correspondance
Les inquiétudes sont vives à Genève parmi les organisations non gouvernementales (ONG) accréditées au nouveau Conseil des droits de l'homme, créé en mars 2006 et dont la deuxième session s'achève demain. Ces ONG, qui jouent un rôle primordial de dénonciatrices des violations et dont le droit de parole avait été si chèrement acquis du temps de la défunte Commission, craignent en effet d'être mises à l'écart lors des débats majeurs.
«En dépit des règles de fonctionnement du Conseil et des efforts non négligeables de son président, Luis Alfonso de Alba, explique Eric Sottas, directeur de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), on ne nous a laissé intervenir que deux fois, et seulement deux minutes, lors du dialogue sur la torture.» D'où la «frustration énorme» des ONG, dont certaines ont renoncé à venir à Genève cette année.
«Ce qui nous inquiète le plus, poursuit Eric Sottas, c'est à la fois la menace qui pèse sur notre participation aux débats sur les violations par pays, et la proposition faite par le Pakistan, au nom du groupe Asie et Moyen-Orient, de ne pas nous laisser intervenir lors de l'examen périodique universel du Conseil.» Cet exercice, censé être une des principales améliorations de l'instance onusienne, vise à observer comment chaque Etat s'est acquitté de ses engagements. Selon Eric Sottas, il risque de «tourner en une discussion entre diplomates, et perdrait beaucoup de sa crédibilité».
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