Menu
Libération

Inquiétude pour un opposant égyptien

Article réservé aux abonnés
Ayman Nour, arrivé deuxième à la présidentielle, est en prison depuis décembre et malade.
publié le 9 octobre 2006 à 23h37

Le Caire de notre correspondante

«Nous voulons la liberté, nous voulons la fin de vingt-quatre ans d'oppression.» C'était il y a un an : à la veille de la présidentielle égyptienne, Ayman Nour tenait meeting sur la plus grande place du Caire devant 5 000 supporteurs galvanisés par ses appels au changement de régime. Du jamais vu en Egypte.

Accusations . Aujourd'hui, Ayman Nour croupit en prison. Arrivé deuxième du scrutin, cet avocat de 43 ans a été condamné en décembre 2005 à cinq ans de prison, jugé coupable d'avoir falsifié des documents nécessaires à l'agrément de son parti libéral, Al-Ghad. Nour affirme que les autorités ont fabriqué ces accusations. La sévérité de sa peine a choqué l'opposition mais aussi la communauté internationale, les Etats-Unis ayant qualifié son maintien en détention de grave «erreur judiciaire». Que ce soit Condoleezza Rice, la semaine dernière au Caire, ou Jacques Chirac, de passage en avril, en passant par l'Union européenne, la question de l'incarcération de ce tribun libéral aux accents populistes est régulièrement soulevée par les interlocuteurs de Moubarak. «Mais le régime égyptien ne prête pas attention à ces messages», conclut amèrement Gamila Ismaïl, l'épouse d'Ayman Nour.

Rumeurs. Samedi, l'opposant était examiné par un collectif de médecins chargé de recommander ou non sa libération par grâce présidentielle. Selon son épouse, Nour, diabétique, souffre de graves problèmes cardiaques nécessitant une opération. Des rum