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Libération

Shinzo Abe en visite de contrition à Pékin

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Première visite depuis cinq ans d'un Premier ministre nippon en Chine.
publié le 9 octobre 2006 à 23h37

Tokyo de notre correspondant

Dès sa nomination, tout Premier ministre japonais réalise d'ordinaire sa première visite à l'étranger aux Etats-Unis, l'allié traditionnel. Shinzo Abe, lui, s'est rendu hier en Chine, où il a été accueilli en grande pompe, à Pékin, par son homologue Wen Jiabao. Il s'agit de la première d'un chef de gouvernement japonais depuis cinq ans. Prétexte à cette visite éclair : les risques posés par le programme nucléaire nord-coréen. A l'issue de leur entretien, les deux hommes ont exprimé leur «profonde inquiétude» dans un communiqué. Abe est attendu aujourd'hui en Corée du Sud, où il doit rencontrer le président Roh Moo-hyun.

Occasion. Qu'un possible test nucléaire nord-coréen soit à l'origine du rapprochement entre le Japon et la Chine est plutôt inattendu. Le pragmatique Shinzo Abe n'a pas manqué cette occasion. Depuis 2001, son prédécesseur, Junichiro Koizumi, était persona non grata en Chine tant qu'il continuerait à «glorifier le passé impérialiste du Japon», en effectuant son pèlerinage annuel, le 15 août, au sanctuaire du Yasukuni, à Tokyo. C'est là que sont honorés, parmi 2,5 millions de Japonais «morts pour la patrie» depuis le XIXe siècle, quatorze criminels de guerre, dont le général Tojo, Premier ministre d'Hirohito et coartisan des guerres nipponnes en Chine. Celles-ci ont causé la mort, entre 1931 et 1945, de 11 millions de Chinois.

Malgré son double langage sur les responsabilités du Japon dans les années 30 et