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Libération

Dernier hommage pour «la conscience de la Russie»

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Petite foule pour les obsèques de la journaliste Anna Politkovskaïa.
publié le 11 octobre 2006 à 23h38

Moscou de notre correspondante

L'élite libérale russe avait rendez-vous au cimetière, hier après-midi à Moscou, pour l'enterrement d'Anna Politkovskaïa, la plus célèbre journaliste critique de Russie, assassinée samedi à l'âge de 48 ans. Quelques milliers de Moscovites, parmi lesquels beaucoup de personnes âgées ou au contraire de jeunes étudiants, ont défilé devant le cercueil de la journaliste, présenté ouvert selon la tradition russe, au cimetière de Troïekourovskoe, à l'ouest de la capitale. «Il n'y a plus que lors des événements tragiques que les libéraux de Russie se retrouvent», résumait hier Irma Koudrova, retraitée. «Anna Politkovskaïa était l'une des personnes les plus libres de Russie, souligne-t-elle. Et des gens comme ça, le pays en compte peu.» Parmi les plus jeunes, Alexandre, linguiste de 30 ans, s'enquiert : «Et vous, vous n'êtes pas inquiétés dans votre travail ? Votre journal n'est pas encore fermé ?»

«Crime abominable». En visite en Allemagne hier, Vladimir Poutine a enfin réagi de vive voix, lors d'une conférence de presse, à l'assassinat de la journaliste qui ne cessait de dénoncer les aspects criminels de sa politique. Le président russe a parlé de «crime abominable», «qui ne doit pas rester impuni». Mais il a aussi, de façon très révélatrice, souligné qu'Anna Politkovskaïa avait une «influence minimale sur la vie politique» russe. Elle était plutôt «une journaliste pour un cercle de défenseurs des droits de