Tout commence le 1er octobre à Kouba, dans la banlieue d'Alger. Un jeune homme de 18 ans, Abd Al-Qahar Benhadj, quitte son domicile vers 4 h 30 du matin pour se rendre à la mosquée Haï el-Badr afin d'y accomplir la première prière de la journée. Depuis, il n'a plus donné signe de vie et cette «disparition» ne passe pas inaperçue, même dans une Algérie qui compte au moins 15 000 disparus imputables aux forces de sécurité, au sortir d'une décennie de guerre civile. Abd Al-Qahar Benhadj est en effet le fils cadet d'Ali Benhadj, l'ex-vice-président du Front islamique du salut (FIS).
A la fin des années 80 et au tout début des années 90, ses prêches virulents contre le pouvoir algérien enflammaient des milliers de militants islamistes. Son arrestation, en 1991, marque le premier coup d'arrêt à la progression des islamistes en Algérie, avant même le début des violences qui ont suivi l'annulation, en janvier 1992, des élections législatives remportées par le FIS.
«Révélations». Quinze ans plus tard, l'ex-leader islamiste qui a purgé une peine de douze ans de prison dénonce la «mystérieuse disparition» de son fils. Et fait tout pour le retrouver, mais en vain : tour des hôpitaux, des commissariats de police et de tous les lieux où il aurait pu se rendre.
Des «informations» n'ont cependant pas tardé à faire la une de Liberté et d'Echourouk. «Le fils d'Ali Benhadj est monté au maquis et a rejoint le GSPC» (le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, au