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Libération

La tentation nucléaire au Japon

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Face à la menace nord-coréenne, Tokyo pourrait se doter d'armes atomiques.
publié le 12 octobre 2006 à 23h39

Tokyo de notre correspondant

«Il est possible, désormais, que le Japon veuille posséder lui aussi la bombe atomique», déclarait lundi, accablé, le président sud-coréen, Roh Moo-hyun, peu après l'essai nucléaire (présenté comme tel) annoncé par la Corée du Nord, et au sortir de sa rencontre avec le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, en visite à Séoul.

Traumatisme atomique. Bien que le Japon bénéficie du «parapluie» nucléaire américain (Japon et Etats-Unis sont liés par un traité de sécurité), le nouveau rapport de forces créé en Asie par l'entrée de la Corée du Nord dans le club fermé (une dizaine de pays) des puissances nucléaires, ne peut qu'encourager le Japon à vouloir le rejoindre. Que le seul pays à avoir subi un double traumatisme atomique, les 6 et 9 août 1945 à Hiroshima et Nagasaki, cède à la tentation nucléaire, est un scénario que le vice-président américain, Dick Cheney, avait imaginé en mars 2003 : «Si la Corée du Nord se dote de la bombe, le Japon pourrait être obligé d'examiner s'il veut ou non revoir la question nucléaire.»

Un Japon doté de l'arme nucléaire ? Les diplomates nippons en réfutent l'idée. «Le Japon, assurent-ils, n'abandonnera jamais ses trois principes non nucléaires.» Adoptés en 1967, ils empêchent le Japon de fabriquer une arme nucléaire, d'en acquérir une et d'en autoriser la présence sur son sol. Le Japon, font-ils valoir, continue d'«oeuvrer de toutes ses forces au désarmement nucléaire», selon la