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Libération

ETA, coupable idéal des attentats du 11 mars

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Les conservateurs espagnols s'évertuent à alimenter cette thèse pour déstabiliser le gouvernement Zapatero.
publié le 13 octobre 2006 à 23h40

Madrid de notre correspondant

Pour les partisans espagnols de la «théorie du complot», la campagne n'a jamais vraiment cessé, mais elle redouble ces jours-ci : ETA aurait bien joué un rôle dans les attentats islamistes du 11 mars 2004, les pires jamais perpétrés en Espagne (191 morts). Alors que le procès des 29 auteurs et complices supposés ­ tous des islamistes ­ est prévu d'ici février, l'hypothèse de l'implication des séparatistes armés basques est des plus fantaisistes : aucun élément ne permet de l'affirmer, au vu des résultats de la commission d'enquête parlementaire (bouclée l'an dernier), des rapports de police ou des avancées de l'instruction... Et, pourtant, deux ans et demi après le massacre de la gare d'Atocha, la thèse est toujours défendue par certains milieux conservateurs : le Parti populaire (PP) ­ qui a fait de cette affaire l'une des priorités de sa violente opposition au gouvernement socialiste de Zapatero ­, mais aussi certains médias comme le quotidien El Mundo ou la radio catholique Cope, des associations de victimes du terrorisme et une partie du Conseil général du pouvoir judiciaire (l'équivalent en Espagne du Conseil de la magistrature).

«Défaite cinglante». Ils ne vont pas jusqu'à affirmer qu'ETA a commandité les attentats, mais ils entretiennent le doute sur sa possible participation, ainsi que celle, au passage, des services secrets marocains. «En clamant à l'envi : "Nous voulons connaître la vérité", ils empêchent de clore totalement le