Dans ses meetings, Rafael Correa fait claquer sa ceinture d'un air menaçant : correa signifie «courroie» ou «ceinturon». Par ces coups symboliques, il vise «ces mafias que l'on appelle partis politiques». Selon les sondages, Rafael Correa, candidat de gauche et «antiétablissement» est le grand favori à l'élection présidentielle en Equateur, qu'il pourrait remporter dès le premier tour, dimanche. Il a promis de faire table rase de la «partitocratie» : «Cette démocratie pseudo-représentative ne sert plus à rien, elle ne représente que les partis et leurs intérêts.» D'ailleurs, sa formation Alianza País , créée ex nihilo il y a quelques mois, ne prend même pas la peine de présenter des candidats à la Chambre des députés, qui sera également élue dimanche. Rafael Correa a promis d'aller au clash avec la nouvelle chambre et de convoquer une assemblée constituante : «Nous voulons une révolution. Pacifique et dans le cadre démocratique, mais une révolution quand même. Un changement radical et rapide.» Un discours calqué sur ceux des présidents bolivien Evo Morales et vénézuélien Hugo Chávez son «ami personnel» et qui lui vaut d'être taxé de «démagogue et populiste» par ses adversaires.
Mais une majorité d'Equatoriens semble prêts à le suivre vers le «socialisme du XXIe siècle», formule empruntée à Hugo Chávez. Depuis une dizaine d'années, le petit pays pauvre d'Amérique du Sud traverse un cycle de