On sait depuis longtemps qu'il ne fait pas bon protester, fut-ce «pacifiquement», contre le régime de Zine Ben Ali. Le chef de l'Etat tunisien vient encore d'innover en menaçant des foudres de la justice un opposant avant même son arrivée à Tunis.
Médecin, écrivain et président d'honneur de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, Moncef Marzouki a annoncé le14 octobre sur la chaîne de télévision Al-Jezira et le 19 dans Libération sa rentrée samedi à Tunis «pour être avec les Tunisiens dans leur combat pour la démocratie». Dans ces deux médias, Moncef Marzouki dénonçait le blocage dans son pays qui «vit depuis des années sous la coupe implacable d'un régime policier de plus en plus fermé» et faisait part de son intention de «rentrer dans une résistance civile en utilisant tous les moyens pacifiques pour imposer ses droits et libertés». Non sans insister fortement sur l'aspect «pacifique» des actions qu'il entend mener. La réaction de Tunis n'a pas tardé. Deux jours après son intervention sur Al- Jezira et avant même la publication de son texte dans Libération, les autorités tunisiennes faisaient parvenir au domicile de l'opposant à Sousse et à son frère une convocation devant le juge d'instruction pour le 21 octobre, jour prévu de son arrivée en Tunisie ! Le motif invoqué «incitation à la violence» a de quoi inquiéter car il peut conduire l'opposant tout droit en prison.
«Il est clair que cette énième convocation