Menu
Libération

Retour aux urnes pour l'avortement au Portugal

Article réservé aux abonnés
Le Parlement a adopté hier la proposition socialiste d'organiser un référendum sur la dépénalisation de l'IVG.
publié le 20 octobre 2006 à 23h46

Huit ans après avoir dit non au droit à l'avortement, les Portugais seront appelés à se prononcer de nouveau début 2007. Le Parlement a adopté à une large majorité, hier, la proposition socialiste d'organiser un référendum sur la dépénalisation de l'IVG dans les dix premières semaines de grossesse. En 1998, le non l'avait emporté d'un cheveu (50,07 %) sur fond d'énorme abstention (68 %), laissant le très catholique Portugal parmi les cinq derniers pays de l'Union européenne ­ avec l'Irlande, la Pologne, Malte et Chypre ­ à considérer l'avortement comme un crime.

Pour le Premier ministre socialiste José Sócrates, «le premier objectif de la loi est d'empêcher des femmes ayant avorté d'être envoyées en prison». C'était d'ailleurs l'une de ses promesses électorales, à son arrivée au pouvoir, en février 2005. Mais, plutôt que d'idéologiser le débat, les socialistes insistent sur le fait qu'il s'agit d'abord de mettre fin à une situation faisant apparaître le Portugal comme «un pays arriéré» qui «persécute les femmes».

Condamnations. José Sócrates a décidé de s'engager à fond en faveur du oui. C'est l'une des grosses différences, par rapport au référendum organisé en 1998 par un autre gouvernement socialiste : à l'époque, le Premier ministre António Guterres proclamait que sa foi l'empêchait, «à titre personnel», de soutenir le droit à l'avortement. «L'autre raison pour laquelle le contexte est plus favorable aujourd'hui qu'il y a huit ans, expliq