Menu
Libération

Un condamné à mort attend sa grâce au Pakistan

Article réservé aux abonnés
L'exécution du Britannique Mirza Tahir Hussein a été repoussée.
publié le 21 octobre 2006 à 23h47

Islamabad de notre correspondante

En 1988, c'est un jeune Britannique de 18 ans, réserviste de l'armée de terre et fan de cricket, qui a été enfermé dans une prison pakistanaise. Aujourd'hui, à 36 ans, le jeune homme a la barbe et les cheveux grisonnants. Il a passé la moitié de sa vie en prison et attend toujours la corde qui va le pendre, en priant et en lisant le Coran.

Le sort de Mirza Tahir Hussein, ce citoyen anglais condamné à mort, est devenu un enjeu diplomatique entre le Pakistan et la Grande-Bretagne. Jeudi dernier, le président Musharraf, sous pression, a finalement repoussé de deux mois l'exécution de Mirza, qui devait avoir lieu le 1er novembre, en pleine visite officielle du prince Charles au Pakistan.

Légitime défense. Pour Mirza, tout a commencé par un voyage pour visiter des proches au Pakistan, son pays d'origine. Il se rend en taxi dans son village natal, mais le trajet dégénère : selon la version de Mirza, le chauffeur, armé d'un revolver, aurait tenté de le violer. Il se serait alors défendu, et un coup de feu est parti, tuant le chauffeur. Mirza s'est alors rendu au commissariat du coin avec le cadavre, clamant la légitime défense. Mais il est arrêté et condamné à mort pour meurtre et «vol sur autoroute». En 1996, Mirza est finalement acquitté. Pourtant, avant même sa libération, la Haute Cour (laïque) réfère son cas devant la Cour coranique de la charia. Les juges religieux le condamnent à nouveau à mort, lors d'un procès controversé. Alors que l